L'épidémie de peste de 1653-1654

à Plaisance du Gers

(sous le règne de Louis XIV)

   

      L'épidémie se déclare à Plaisance comme ailleurs en Gascogne au printemps 1653 avec un pic d'intensité au mois de mai pour s'achever l'année suivante. Les deux portes de la ville (portal débat et portal dessus) sont gardées en permanence et les "trous" ou fausses portes sont fermées pour éviter toute contamination extérieure. Les foires et marchés sont supprimés. Dans un document retrouvé par l'abbé Lamazouade chez Me. Sabail  notaire, on retrouve l'organisation des gardes en fonction des jours de la semaine :

  • Garde du lundi : Laurent Saint-Pierre, chef avec six notables du bourg
  • Garde du mardi : Jean-Jacques Saint-Pierre, premier consul avec onze des principaux notables,
  • Garde du mercredi : Bernard Lalanne, chirurgien avec sept notables,
  • Garde du jeudi : Dantin, procureur du roi et notaire avec huit notables,
  • Garde du vendredi : Arnaud Saint-Pierre, chef avec sept notables,
  • Garde du samedi : Pierre Dufour, chef avec sept notables,
  • Garde du dimanche : Jean Lalanne, chef avec 6 notables.

     Un document relate aussi la mise en quarantaine, au début de l'épidémie, d'une femme  affectée par la maladie et ayant perdu son enfant, de son mari et de deux servantes dans le bois de Barbat.

Source : Gallica.bnf.fr SAHG

 

    Toutes les tranches d'âge sont touchées sans distinction et la mortalité pour l'année 1653 va tripler pour atteindre le nombre de 97 décès* sur une population d'environ 700 âmes. Cela représente donc près de 15 % des habitants. C'est la crise la plus grave connue à ce jour à Plaisance-du-Gers (voir graphique ci-dessous).

 

*source : Etude démographique de Plaisance du Gers de 1646 à 1792 par Corinne Galindo B.S.A.G. 1er trimestre 1991 .

Nota : Le quartier des Contes n'entre pas dans ces statistiques car relevant de la paroisse de Saint-Aunix.

   L'étude de ce graphique nous montre aussi une augmentation moyenne du nombre de décès à partir des années 1720 mais qu'il faut corréler avec une augmentation de la population du bourg. Ainsi les 67 décès de 1774 représentent moins de 5 % de la population contre 15 % en 1653.