Evolution spatiale de la bastide de Plaisance

entre 1700 et 1900

 

   Nota : cette page sur l'évolution spatiale de Plaisance est une exploitation, en quelques dates clés et croquis, du remarquable travail réalisé par Alain Lagors, professeur d'histoire, membre de la Société Archéologique du Gers, habitant de la Rivière-Basse et passionné par l'histoire de sa petite ville natale. 

       Début XVIIIème, la petite ville est "dans les murs" (même si ceux-ci sont déjà dans un état de délabrement avancé). Seuls l'Ospitaù (hôpital de charité), l'église Sainte-Quitterie, le moulin et quelques maisons éparses sont à l'extérieur.

La cité possède trois portes :

  1. Le portal Débat au Nord
  2. Le portal Dessus au Sud
  3. Le portal Neuf ou du Pont (de bois) à l'Est.

     Au Sud-Ouest de la cité, subsiste une tour d'angle qui servira de prison en 1791 et qui est toujours présente aujourd'hui.

La cité est complètement fermée côté Ouest et l'Arros jouait le rôle de "grand fossé" à l'Est.

 

Ci-contre, une photo satellite sur laquelle est représenté en rouge le mur d'enceinte de la bastide médiévale.

On distingue bien l'emplacement des deux portes ainsi que les constructions extérieures au mur. On peut supposer que le fossé qui ceinturait la cité a été comblé avec "les restes" de la muraille et que de nouvelles maisons ont vu le jour sur le fossé lui même.

Plaisance du Gers au XIX siècle

   Entre 1777 et 1782, la Grande Route de Bordeaux aux Pyrénées va traverser la bastide de part en part (tracée en noir ci-contre).

Venant de la rive droite de l'Arros et de l'allée, pas encore "de Bonnet", traversant le pont puis la Grand Place,  elle va obliquer plein  sud en contournant la bastide direction Ladevèze, Auriébat et Maubourguet.

Cette route amènera son lot quotidien de voya- geurs et autres marchands...

C'est le début d'une longue phase d'expansion.

Avec le percement de la route de Préchac en 1837 la ville va connaitre une phase d'accroissement rapide d'Est en Ouest cette fois. Cela aura pour effet de "faire respirer" le centre ville autrefois fort exigu! avec notamment la création à partir de 1842 de la nouvelle Place aux Grains (actuelle place du 11 novembre). Deux fois plus grande que l'ancienne Grand Place, elle répond davantage à la forte croissance commerciale du bourg .

La rue nouvelle, la Grand-Rue (Rue Adour aujourd'hui) va devenir le poumon commercial de la ville avec ses boutiques toutes plus belles les unes que les autres !

Toujours sous la Monarchie de Juillet, un nouveau pont, en pierre, remplacera le vieux pont de bois sur l'Arros en 1847.

Plan de Plaisance du Gers Ancien Régime

   Fin XVIIIème, deux faubourgs se sont développés autour de constructions plus anciennes mais isolées :

    Le Barry Débat (quartier d'en bas) au Nord, peu peuplé avec son quartier des  lépreux et ses tanneries "Aux Pélams" près de l'Arros. Il est accessible depuis la bastide par le Portal Débat.

   Le Barry Dessus (quartier d'en haut) ou Faubourg Ste-Quitterie au Sud qui s'étend de part et d'autre de la rue Longue (rue Ste-Quitterie aujourd'hui). On y accède par le Portal Dessus. Ce Faubourg, plus peuplé, se développe le long de la rue longue qui mène à l'église  Ste-Quitterie (sur l'emplacement du vieux cimetière actuel) et au vieux Moulin Seigneurial.

On notera que la ville s'étire alors dans un sens Nord-Sud sur près de 1 km pour seulement une centaine de mètres de large !

    De 1780 aux années 1830, la ville va s'étendre à l'ouest de la nouvelle route des Pyrénées. Au sud, c'est la naissance du quartier Rapine sur une longueur de près de 1 km (seule l'amorce du quartier est représentée  ci-contre). Des maisons seront construites  très au sud du quartier (non représentées) et la jonction se fera petit à petit.

On note l'apparition de quelques maisons surélevées rive gauche en zone inondable ainsi que dans un axe perpendiculaire à la route des Pyrénées le long du chemin qui mène à Castelnau (rue de la Fontaine actuelle).

La deuxième moitié du XIXème siècle notamment sous le second Empire verra l'extension se poursuivre à l'Ouest le long de la nouvelle route de Préchac, au sud par le quartier Rapine et à l'Est, rive gauche, par la future "Allée des Ormeaux".

En 1852 la route de Barbat est ouverte. Destinée à désenclaver les villages de la vallée de l'Adour, elle s'embranche sur la route de Préchac.

A partir de 1854 s'ouvre le chantier de la nouvelle église, dédiée à l'Immaculée Conception. Il durera 16 ans. Cette église imposante témoigne de la puissance et de la prospérité de la cité à la fin du second Empire.


     Enfin, la construction du Canal de Cassagnac en 1861 et ses deux moulins associés achevés en 1866/1867 vont achever cette période de forte dynamique. La population de Plaisance atteindra de 2102 hab. en 1886, chiffre jamais égalé depuis. La ville se dote de nouvelles armoiries représentant deux lions dressés et couronnés. Plaisance, la double bastide, n'a maintenant plus rien à envier aux chefs-lieux voisins: Maubourguet et Marciac.