Marciac, bastide royale

 

La Bastide de Marciac Rivière-Basse Gers au 15éme siècle XV siècle

© J.Barnouin & groupe de travail MIM, Marciac, 2013-2014

 Ci-dessus, un croquis qui donne un aperçu de la bastide telle qu'elle pouvait être à la fin de l'Ancien Régime. On peut noter la présence de la halle couverte au milieu de la place.

 

   Née en 1298 alors que la contrée est sous contrôle des comtes de Pardiac/Monlezun eux mêmes inféodés au Roi de France, la bastide porte en conséquence le nom de bastide "Royale". Elle est née d'un paréage tripartite entre le roi Philippe IV le Bel, le comte Arnaud Guilhem III et l'abbé de la Case-Dieu Etienne de Luppé. Le sénéchal Guichard de Marciac, représentant du roi, a donné son nom à la nouvelle bastide.

 

D'une superficie de 27 ha, cette grande bastide est d'une géométrie parfaite. La proximité immédiate de la résidence des comtes de Pardiac sur les hauteurs de Monlezun au sud et de l'Abbaye de la Case-Dieu au nord y est certainement pour beaucoup. Elle était ceinte d'une épaisse muraille percée de huit portes et entourée d'un grand fossé.

    La place centrale alors avec sa halle couverte est la plus grande du département (1 ha) et le clocher de l'église Notre-Dame de l'Assomption, rebâti au XIXème siècle, le plus haut avec une flèche culminant à 87 m, 96 m si l'on tient compte de la croix. La construction de l'imposante église Notre Dame a certainement  débuté au moment de la création de la bastide mais ne fut terminée qu'au milieu du XIVème siècle.

Le deuxième édifice religieux encore présent n'est autre que le couvent des Augustins construit au XIVème siècle. Ne subsiste que le clocher et le portail. Le cloître a été démoli et reconstruit aux Etats-Unis. A quelques encablures du village, au sud, se trouve le troisième édifice religieux : la chapelle Notre Dame de la Croix. L'église primitive Saint-Pierre et le couvent des Dominicains ont aujourd'hui disparu.

Sur la place, se trouve la maison de l'abbé de la Case-Dieu.

 

   La bastide s'inscrit dans un grand rectangle de 7 par 7 moulons ou îlots, de 90 par 60 m avec une longueur portée à 120 m pour la place et ses îlots latéraux.

Il est aisé de constater que les concepteurs ont eu la volonté de privilégier le commerce et de construire une place monumentale au centre de la bastide. L'église, de ce fait, se trouve légèrement excentrée à la différence de la bastide de Beaumarchès construite 10 ans auparavant où l'ensemble place/église est central. La place et l'église sont toujours séparées par un moulon.

géométrie bastide de marciac

Le rectangle servant de base à la construction "très géométrique" de la bastide de Marciac

 

Ci-dessous une photo satellite de la bastide en 2013

  

     Les remparts furent en partie conservés, comme dans de nombreuses bastides et castelnaux, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Ensuite, les pierres furent utilisées pour la construction de maisons d'habitation. Ne subsiste aujourd'hui qu'un pan de mur au nord de la bastide. Une reconstruction partielle d'une partie des remparts et de la porte du Houga serait en projet.

 

 

 Anecdote : l'église de Marciac est surmontée d'un clocher à cinq flèches. Il était de coutume d'affirmer que Marciac comptait 5 clochers et 400 cloches ! (comprendre "quatre sans cloches"). Ci-dessous, l'église de Marciac et ses cinq flèches et l'église, de nuit par Jean-Michel Sorbet, craie de couleur, crayon et cendre, collection particulière.

Eglise de Marciac en Rivière-Basse, plus haut clocher du Gers 87 mètres de haut
Jean-Michel Sorbet Eglise de Marciac de nuit